[Hi-Tekk]
Sur les panneaux là-bas je guette
A l'horizon je décrypte les inscriptions subversives supérieures
Pâles au napalm, ultérieures au panorama, une erreur
Apocalyptique, une terreur caniculaire, patibulaire
Des restes de braises et de cendres en suspens
A perte de vue, j'me sers de mes sens
Et scrute l'arrêt d'autobus, des réminiscences
D'hélium troublent ma vision, c'est imminent
Dans l'atmosphère, la mort danse avec la lune
Des airs de déjà-vu m'obsèdent et j'réalise qu'en fait
Il n'y a personne dans l'périmètre et dans l'district
Ça semble vide et périlleux, un temps d'repos c'est sérieus'
-ment mérité mais les éléments se déchaînent
Je consulte une carte où une spirale rectangulaire
Représente le plan d'cette ville désertique sri-lankaise
Si j'encaisse dans l'sternum, le plexus émet un signal électrique
Stimulant les muscles artificiels de mon scaphandre et j'résiste
Alors ma gueule, v'là l'zonard
Critique, cynique qui t'crispe en buvant de la bonne bière
C'est l'salaud palpable à la barbe poussiéreuse, pas d'bla-bla
V'là qu'j'observe cette ville sous un autre angle
Qui filtre la lumière des néons, spectrale
Telle un prisme, prestige ou insolence
Qui s'plie et s'bride aux bribes de ma semence
[Teki Latex]
Je sens l'aiguille qui rencontre ma veine et jubile
Ma joie rencontre ma peine et subtil'
-ment s'insinue dans mes sinus une substance qui modifie ma respiration
L'hélium liquide nourrit chaque branche de mes poumons
Et me permet d'ouvrir la bouche dans cette mégapole de goudron
Qui me sert de chambre à gaz géante surplombée par un désert
Où les germes épaississent l'atmosphère
Le sérum fait son effet et mon torse se serre, mon cœur se tord et se presse
Laissant échapper de mon œil une goutte qui instantanément se sèche
Je dois par tous les moyens m'échapper de cette ville amnésique
Et soudain je me souviens du chemin à emprunter
L'itinéraire se trace de lui-même sur le sol désertique
Mon enveloppe se propulse, je survole les immeubles et les charpentes sales
Puis les dunes d'amiante pâle, ma mémoire voyage parmi les serpents d'sable
Ma douleur navigue à l'intérieur des vagues de couleur
Mes émotions sont fluorescentes et presque aquatiques
Le brouillard toxique se dissipe, une éclaircie
Et l'air devient respirable, le rythme de mes pulsations
M'indique que j'ai enfin atteint la civilisation
Et cette onde chaude dans mon estomac
Provoque un effet érotique dans lequel se noient
Toutes les nymphes dont le regard croise mon aura
J'éjacule, évacue un arc-en-ciel de jouissance perpétuelle
Qui jaillit et perce le ciel vert azur
Une explosion d'amour, des rayons de lumière en forme d'étoile
Suis-je l'homme le plus heureux de la Terre
Ou juste un corps ravagé par l'acide enfoui sous la poussière ?