Nous vivions comme des frères, au village de notre enfance
Sur la place, on avait tout pour être heureux
Quand les femmes au marché ont porté des nouvelles de la guerre
Elles avaient, ce jour-là, des larmes plein les yeux
Que font les miens loin du pays? Pour quel enfer, quel Dieu?
Et combien faudra-t-il encore de vies à croiser le fer et le feu?
Si on pouvait recommencer, tout arrêter
Écrire l'Histoire à notre idée, tout effacer
Et que reviennent au moins tous ceux qui sont trop loin
Qui sont partis pour rien, poser les armes et vivre enfin
Redevenir humains
Quand les plaies sembleront fermées, il restera pourtant
Au long des routes et sous les champs de blé
Tant de bombes à retardement
Pour les dégâts collatéraux, s'adresser au dernier bureau
Au comptoir des bonheurs perdus, le guichet ne désemplit plus
Les chemins vers la liberté, terrain miné
Sont jalonnés d'emprisonnés, de voix étouffées
Et de maisons désertes aux rues abandonnées
Dans des villages entiers, des otages aux vies menacées
Pour leur couleur, leurs idées
Terre humaine, tous les hommes ont un rêve
À partager autour de toi
Ma Terre humaine, que tous tes peuples se lèvent
Et reviennent à la raison pour vivre ensemble dans la paix, avec toi
Si on voulait tout commencer aujourd'hui, bâtir le monde à notre idée
Trouver la paix qu'ils ont cherchée en vain
Qu'ils ont cherchée si loin pour nous offrir, un jour, enfin
Des lendemains sur la Terre, sur ma Terre humaine
Nous vivions comme des frères au village de notre enfance
Sur la place, on avait tout pour être heureux
On avait tout pour être heureux, heureux.