À la tiédeur d'un toit qui crée la solitude
À la douillette vie des couples désunis
Qui continuent à vivre au gré des habitudes
Je préfère à tout prendre encore l'incertitude et je vais.
Aux joies préfabriquées d'un bonheur de routine
À l'inconnue connue qui partage mon lit
À l'amour lézardé qui prépare ses ruines
J'ai choisis quand à moi de trancher mes racines et je vais.
Je vais sans but sans attaches, par les villes et les hameaux
Maniant la fourche et la hache, pour le pain, le gîte et l'eau, et l'eau.
Je m'éveille au soleil et m'endors sous la lune
Heureux comme l'enfant libre comme l'oiseau
Jouant à saute coeur de la blonde à la brune
Je ne possède rien et tout est ma fortune et je vais.
Attentif aux chansons que le vent me propose
Au bruissement des feuilles, au murmure de l'eau
Les bruits de la nature et le parfum des choses
Répondent aux questions que toujours je me pose et je vais.
Je cours après les fantômes et ma route est indéfinie
Je suis un roi sans royaume, mon royaume c'est ma vie, la vie.
Pour donner à mes jours une vraie raison d'être
Avoir le sentiment que ma vie je la vis
Et bannir à jamais de mon coeur les peut-être
Je me veux être un homme extérieur aux fenêtres et je vais.
Dans le coeur de chacun l'aventure sommeille
Moi pour l'île inconnue qui hante mon esprit
Pour toucher le bonheur chaque jour j'appareille
Et cingle vers un large où dorment des merveilles et je vais.
Là où mes pas me conduisent, je ne vois jamais deux fois
Le même clocher d'église, ni la fille qui m'aima, m'aima.
Menant d'un pas léger cette vie vagabonde
Qui se moque du temps et des calendriers
Qu'importent les saisons quand sur la mappemonde
Y'a toujours un printemps dans quelque coin du monde et je vais.
Un jour tel ces rafiots pourrissant sur les grèves
Gorgés de souvenirs repus de liberté
Quand je trébucherai sur le corps de mes rêves
Avec moi-même enfin je signerai la trêve, je le sais, je le sais
Et je vais.