Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage
Et l'on oublie la voix
Le cœur quand ça bat plus
C'est pas la peine d'aller chercher plus loin
Faut laisser faire, c'est très bien
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait
Qu'on cherchait sous la pluie;
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard entre les lignes
Entres les mots et sous le fard d'un serment maquillé
Qui s'en va faire sa nuit;
Avec le temps tout s'évanouit...
Avec le temps, avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souvenirs
Ça t'a une de ces gueules
À la galerie "J'farfouille" dans les rayons de la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait, pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux ;
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, avec le temps, va
Tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas, les mots des pauvres gens :
"Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid"
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va et l'on se sent blanchi
Comme un cheval fourbu et l'on se sent glacé
Dans un lit de hasard et l'on se sent tout seul
Peut-être, mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment, avec le temps
On n'aime plus