(Didier Barbelivien)
Grand-père, je reviens où tu as grandi
Où je me brûlais aux orties.
Je suis au jardin de mon père et mon fils y jouera aussi.
Et mon fils y jouera aussi.
Grand-père, là où le soleil de Bretagne
Vient caresser les cathédrales
J'y vois les ombres de Sainte-Anne et de ma grand-mère endormie.
Et de ma grand-mère endormie.
Grand-père, je dois t'avouer entre nous
Je suis toujours un peu jaloux des fougères bleues de ton pays.
Grand-père, des bords de Loire à Ancenis
De Condé jusqu'à Saint-Joseph, le vent effacera la pluie.
La terre se changera en trèfle, une hirondelle fera son nid.
Grand-père, combien de guerres et de tocsins
De Poncey jusqu'à Saint-Julien, avant d'avoir trouvé son île
La peau ridée, le cœur tranquille entre Nantais et Angevin ?
Grand-père, je dois te dire en quelques mots
Que la compagne est un bateau où l'on reconnaît des marins.
Grand-père, je reviens où tu as grandi
Où je me brûlais aux orties
Je suis au jardin de mon père et mon fils y jouera aussi.
Et mon fils y jouera aussi.