La peste est de retour, la peste se r?veille
Et elle envoie ses rats mourir sous le soleil
Dans une de ces villes o? plus rien ne se passe,
O? chaque carrefour conduit ? une impasse
Les statues des grands hommes, silencieux ? jamais,
M?diocres idoles qui tr?nent sous un ciel ?pais,
Avec leurs faux visages de bronze ou bien de pierre
Servent encore de pr?texte ? d'inf?mes pri?res
Et quand les habitudes ?touffent les soup?ons
Cette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nom
J'entends des mots sanglants puant comme des rats morts
Des mots qui assassinent sans l'ombre d'un remord
Il y a quelques fous, aveugles ou bien l?ches,
Qui croient encore en dieu, le f?tiche qui crache
Le bon sens r?pugnant d'une nuit de cristal
Au fond de leurs yeux rouges et dans leurs bouches sales.
La foi pr?f?re au doute l'Ignorance Sacr?e,
Celle qui croit tout savoir et s'autorise ? tuer
Et quand les habitudes ?touffent les soup?ons
Cette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nom
J'entends des mots sanglants puant comme des rats morts
Des mots qui assassinent sans l'ombre d'un remord
La peste ne meurt ni ne dispara?t jamais,
Les victoires provisoires ne peuvent pas cacher
L'interminable d?faite qui se lit chaque fois
Dans les livres qu'elle br?le dans ses grands feux de joie
Et quand les habitudes ?touffent les soup?ons
Cette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nom
J'entends des mots sanglants puant comme des rats morts
Des mots qui assassinent sans l'ombre d'un remord,
Alors j'?crase du pied sans l'ombre d'un regret
La b?te immonde qui a failli m'infecter
Et pendant qu'on parle,
Le temps se g?te.