Nous étions deux amis et Fanette m'aimait.
La plage était déserte et dormait sous juillet
Si elles s'en souviennent, les vagues vous diront
Combien pour la Fanette, j'ai chanté de chansons.
Faut dire, faut dire qu'elle était belle comme une perle d'eau.
Faut dire qu'elle était belle et je ne suis pas beau.
Faut dire, faut dire qu'elle était brune, tant la dune était blonde
Et tenant l'autre et l'une, moi je tenais le monde.
Faut dire, faut dire que j'étais fou de croire à tout cela.
Je le croyais à nous, je la croyais à moi.
Faut dire qu'on ne nous apprend pas à se méfier de tout.
Nous étions deux amis et Fanette m'aimait.
La plage était déserte et mentait sous juillet.
Si elles s'en souviennent, les vagues vous diront
Comment pour la Fanette, s'arrêta la chanson.
Faut dire, faut dire qu'en sortant d'une vague mourante
Je les vis s'en allant comme amant et amante.
Faut dire, faut dire qu'ils ont ri quand ils m'ont vu pleurer.
Faut dire qu'ils ont chanté quand je les ai maudits.
Faut dire que c'est bien ce jour-là, qu'ils ont nagé si loin
Qu'ils ont nagé si bien qu'on ne les revit pas.
Faut dire qu'on ne nous apprend pas, mais parlons d'autre chose.
Nous étions deux amis et Fanette l'aimait.
La plage est déserte et pleure sous juillet.
Et le soir quelquefois, quand les vagues s'arrêtent
J'entends comme une voix, j'entends... c'est la Fanette.