Sur de blancs canots, suivant les canaux, ombreux et tranquilles
Les touristes font les chemins profonds qui baguent la ville
Les bars qu'on entend, les cafés-chantants, les marins y règnent
Et la rue a des sourires fardés, ses enseignes saignent
Chambres d'un moment, qu'importe comment on se déshabille
Tout est comédie, hormis ce qu'on dit dans les bras des filles
Traîne sur les quais, l'enfance manquée des gamins étranges
Qui parlent entre eux, qui sait de quel jeu, peu fait pour les anges
Et dans ce quartier où le monde entier cherche l'aventure
Celui qu'on y joue montre ses bijoux à la devanture
Chambres d'un moment, qu'importe comment on se déshabille
Tout est comédie, hormis ce qu'on dit dans les bras des filles
Femmes-diamant qui patiemment, attendent preneur
Pour la somme due, qui débitent du rapide bonheur
Beaux monstres assis, tout le jour ainsi, près de leur fenêtre
Vivre ici les voue, aux faux rendez-vous d'où rien ne peut naître
Chambres d'un moment, qu'importe comment on se déshabille
Tout est comédie, hormis ce qu'on dit dans les bras des filles
La main le rideau, le petit cadeau, mets-toi là qu'on s'aime
Leurs habits ôtés, ce que les beautés au fond sont les mêmes
Souvenirs brisés, baisers ô baisers, amours sans amour
Une fois de plus, à Honolulu comme à Singapour
Chambres d'un moment, qu'importe comment on se déshabille
Tout est comédie, hormis ce qu'on dit dans les bras des filles
Les matelas crient la même tuerie à d'autres oreilles
Et les matelots ont même sanglot à moment pareil
Tous les hommes sont la même chanson quand c'est à voix basse
Et leur cur secret bat tant qu'on dirait qu'il manque de place
Chambres d'un moment, qu'importe comment on se déshabille
Tout est comédie, hormis ce qu'on dit dans les bras des filles.