Heureux de cette vie nouvelle, il en oubliait presque les autres voyageurs en détresse, restés de l'autre côté de la montagne
J'le voulais mais j'n'osais pas
Motivé mais j'bougeais pas
J'avais trop peur de parler
Simplement j'n'assumais pas
Je n'ai pas pris le temps de dire
Pas pris le temps de prévenir
Laisser la honte m'envahir
Maintenant c'est trop tard
J'aurais pu, j'aurais dû
Dû te dire, te prévenir
Cette lettre j'l'écris noyé sous une couche de remords
Le remord d'un criminel
Parce que j'écris à un d'mes potes mort
Nan, nan, j'suis pas l'tueur mais j'l'ai bien vu plonger
Donc j'me sens coupable
De non-assistance à personne en danger
Le danger n'est pas la mort mais l'enfer derrière son rideau
J'aurais dû t'prévenir mais t'es parti si tôt
La félicité à gauche, c'était le paradis
Et toi mec tu fonçais à droite, et moi j'ai rien dit
Trop occupé à rester cool aux yeux de toute la bande
J'ai préféré me taire, j'avais peur de leur réprimande
Et même si j'voyais la catastrophe s'pointer à 12h
J'me répétais qu'parler d'ma foi ferait d'moi un looser
Aujourd'hui plongé dans l'tourment
Tu dois tellement m'en vouloir
Bloqué l'éternité dans c'décor noir
Pourquoi n'ai-je jamais profité au temps du couloir
Pour te parler d'l'issue qui change le cour de l'histoire
J'le voulais mais j'n'osais pas
Motivé mais j'bougeais pas
J'avais trop peur de parler
Simplement j'n'assumais pas
Je n'ai pas pris le temps de dire
Pas pris le temps de prévenir
Laisser la honte m'envahir
Maintenant c'est trop tard
J'aurais pu, j'aurais dû
Dû te dire, te prévenir
J'suis désolé de n'avoir jamais vraiment été clair
Pourtant t'avais tes questions mais j'sortais mon vocabulaire
Trop religieux, trop perché les rares fois où j'en parlais
Mon opération sauvetage je la retardais
En fait j'm'en veux aussi d'pas avoir fait l'effort d'insister
Tu skiais comme un fou alors que j'connaissais la piste
Et j't'ai regardé jusqu'à ce que tu tombes à l'eau
Alors qu'un vrai ami se retrousse les manches
Court et plante un panneau
Donc j'écris pas juste pour pleurer sur ton sort
J'écris pour tous les chrétiens aveuglés par le confort
Si on prétend avoir les flèches qui orientent
Pourquoi les cacher quand on voit
Nos proches glisser sur la pente
Et toi mon ami qui croit pas mais qui respire encore
Laisse-moi t'avertir : derrière l'rideau c'est pire encore
Donc si tu l'permets
J'veux planter un panneau qui crie l'danger
T'en fais c'que tu veux, ta trajectoire, elle, peut changer
La prochaine fois j'le dirai
Et des flèches je poserai
Sur le chemin de ceux que j'aime
Et je prendrai le temps de dire
Prendrai le temps de prévenir
Quelle que soit leur attitude
Je le ferai par amour