{Refrain:}
Il tombait un sacré bouillon de canard
Elle avait des cheveux tout mouillés
De grands yeux effrayés
Des blue-jeans tout souillés
Il tombait un sacré bouillon de canard
Elle me dit "Monsieur, je crois que vous êtes bien tombé
À faire du stop la nuit, je sens que je me suis enrhumée"
À la lueur de mes phares, je l'ai prise par la main
Et dans l'autre elle tenait une bêche de jardin
Deux carrefours plus loin on arrive devant sa maison
Isolée de tout qui sentait bon la fenaison
"Entrez, je vis toute seule, je suis veuve depuis peu
Un grog vous fera du bien, profitez de ce bon feu"
{au Refrain}
"Voilà" me dit-elle "j'avais épousé un forban
Aux mœurs équivoques, une folle perdue dans ses rubans
C'était une vraie chochotte, le roi du tourniquet
J'adore les jeux vilains mais j'ai horreur du bilboquet"
Tout en me narrant ses beaux déboires conjugaux
Elle ôta ses jeans devant la flamme des fagots
Et le tee-shirt marine qui moulait ses seins blancs
Vola au dessus de la vierge qui protégeait son enfant
{au Refrain}
"C'est ainsi" dit-elle "pour en finir une fois pour toutes
Que j'ai dû saupoudrer un peu de cyanure dans son yaourt
Je ne suis pas rancunière, monsieur, croyez-le bien
Car je l'ai enterré moi-même et de mes propres mains"
La suite de l'histoire je ne la perçus que fort peu
Tout perdu que j'étais entre ses jolies griffes bleues
Et puis ce grog perfide comme ses grands yeux de chat
M'expédia dans les vaps aux frontières de l'au-delà
{au Refrain}
Ce qu'elle disait aux flics, je ne m'en suis jamais bien souvenu
Y avait deux cents gendarmes et des menottes et j'étais nu
Elle leur parlait très vite de viol, d'assassinat
Et je crus deviner qu'il était fort question de moi
Me brandissant la bêche qui avait enseveli son mari
Elle hurlait "Salaud, où as-tu enterré mon chéri"
Notre police madame ferait parler un mur
"Et ce monstre avouera" lui dit le chef "soyez-en sure !"