Et le train va trop vite, ce grand train qui m´emmène
Sans se préoccuper ni des monts ni des plaines
Je n´ai pas eu le temps de leur dire un mot tendre
Le train déjà roulait, ils n´auraient pu m´entendre
J´aurais voulu sécher les larmes de ma mère
Et dénouer le nœud dans la gorge de mon père
Mais le train va trop vite, ce grand train qui m´emmène
Vers un monde inconnu, une vie incertaine
Je laisse derrière moi le temps de l´insouciance
Les rentrées de septembre et les grandes vacances
Je ne reverrai plus le préau ni l´école
Adieu Colin-maillard, les billes et Pigeon vole
Mais le train va trop vite, ce grand train qui m´emmène
Je vois sur les collines des gens qui se promènent
Comme on se promenait le dimanche à la ville
Quand on allait au bal, quand on courait les filles
Qui grandiront sans moi et dénoueront leurs tresses
En prenant au sérieux de très vagues promesses
Mais le train court et court tout au long de ma vie
Ma vie, comme ce train, va de plus en plus vite
Des visages surgissent et d´autres disparaissent
Emportant avec eux ce que fut ma jeunesse
Et le train va trop vite, ce grand train qui m´emmène
Quand s´arrêtera-t-il, dans quelle gare lointaine
Au bout de quel désert, au bout de quel mirage?
Qu´y a-t-il, dites-moi, au bout de ce voyage?
Et que vais-je trouver en posant ma valise?
Est-ce la fin de tout ou la Terre promise?
Quand s´arrêtera-t-il, dans quelle gare lointaine
Ce train qui va trop vite, ce grand train qui m´emmène?