Mes mains, mes pauvres mains,
Cherchant vaille que vaille
A débusquer tes seins
Sous ta cotte de mailles,
Tes frères dans le jardin
Qui pleurnichent et qui braillent
Sous le ciel gris malsain
D'une banlieue ferraille
Jeu de bouches et de mains
A l'ombre des portails,
On s'étreignait pour rien
Adossés aux murailles,
Onze heures deux, dernier train,
Je rentrais au bercail,
Ces souvenirs chagrin
Moi, je leur dis "bye bye"
Désormais comme un chien
Sur un épouvantail,
Jusqu'à sentir mes reins
Et mon corps qui défaillent,
Je libère le suint
Qui crie dans mes entrailles
Sur un rythme de train,
Un tempo d'autorail,
Sur des sexes d'emprunt
Effrénés, je ripaille,
J'écrase des parfums
Sur des bouches corail,
Elles me griffent les reins
De leurs ongles d'émail
Sur un rythme de train,
Un tempo d'autorail
Je vois défiler des visages
Quand la pluie d'amour inonde ta peau,
Il n'y a que nos corps qui voyagent,
Nos coeurs marquent le tempo,
On s'allume, on s'éteint
Sur le sommier qui braille,
Je plafonne à cent-vingt
Accroché à ton rail,
Je suis rempli de vin,
De fumée de volailles,
Ma petite bombe à la main,
Je fais sauter Versailles
Quand s'arrête le train
On s'étire et on baille,
Dehors c'est le train-train
De Paris qui grisaille,
Quand s'arrête le train
Elle remet son chandail,
Un petit coup de salle de bains,
Elle court vers son travail
Sur un rythme de train
Au tempo d'autorail.