(Didier Barbelivien)
Paris de ma tendresse au volets refermés
Un café sans adresse un journal imprimé.
Paris de Pompidou et de Léo Ferré
C'est Paris au mois d'août dans ma rue préférée.
Paris, de Saint-Benoît à Saint-Germain des Prés
C'est l'alcool qui me noie quand il n'y a plus d'après.
Paris, d'où je t'écris en silence une lettre
Qui se veut comme un cri en s'efforçant de l'être.
Paris, la nuit, la pluie, Paris.
Paris du Luxembourg aux manèges arrêtés
Sur l'ombre de Gainsbourg, trente-trois tours édités.
Paris des autobus dans la vieille gare du Nord
L'amour au terminus pour une montre en or.
Paris du Carrousel, des chevaux dans la brume
De la rue de Courcelles où les oiseaux s'enrhument
Paris des voyageurs qui refont dans leur lit
Des enfants voltigeurs pour les avions d'Orly.
Paris, la nuit, la pluie, Paris.
Paris de Saint-Lazare, des juke-box allumés
Des marlous banlieusards, des bistrots enfumés
Paris de Jacques Prévert dans les jardins d'automne
Où le vent à l'envers vient balayer les feuilles.
Paris de Sodimène où les roses ont rougi
Et de Bernard Timès soufflant ses bougies.
Paris de Zanzibar dans ma tête étoilée
Cherchant au bout du bar une rime à envoiler, Paris.