Penchée sur un berceau ou couchée dans mon lit
Illuminée d'oiseaux ou les yeux assombris
Le regard se perdant dans de lointaines dunes
Où Rimbaud en passant, parle d'elle, elle est brune, elle est brune.
Dans des pays transis, au fond de ma mémoire
Dans sa vie, dans ses cris, dans toute son histoire
Dans des chagrins fanés qui pourtant me désarment
Au creux de son passé, dans ses larmes.
Dans ses jambes gainées de cuir fauve ou noir
Dans des moments secrets, volés à son miroir
Dans d'étranges regrets loin des vieilles rancunes
Et dans sa main posée sur la mienne, elle est brune, elle est brune.
Dans son ventre d'enfant, dans ses yeux triomphants
Dans l'éclat de ses dents quand elles mordent vraiment
Quand le ciel devient noir, sans un rayon de lune
Je peux encore voir qu'elle est brune, elle est brune.
Elle est brune, elle est brune, elle est brune.