On n'oublie rien de rien, on n'oublie rien du tout.
On n'oublie rien de rien, on s'habitue, c'est tout.
Ni ces départs, ni ces navires, ni ces voyages qui nous chavirent
De paysages en paysages et de visages en visages.
Ni tous ces ports, ni tous ces bars, ni tous ces attrape-cafard
Où l'on attend le matin gris au cinéma de son whisky.
Ni tout cela, ni rien au monde ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier, qu'aussi vrai que la terre est ronde.
On n'oublie rien de rien, on n'oublie rien du tout.
On n'oublie rien de rien, on s'habitue, c'est tout.
Ni ces "jamais" ni ces "toujours", ni ces "je t'aime" ni ces amours
Que l'on poursuit à travers coeurs, de gris en gris, de pleurs en pleurs.
Ni ces bras blancs d'une seule nuit, collier de femme pour notre ennui
Que l'on dénoue au petit jour, par des promesses de retour.
Ni tout cela, ni rien au monde ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier, qu'aussi vrai que la terre est ronde.
On n'oublie rien de rien, on n'oublie rien du tout.
On n'oublie rien de rien, on s'habitue, c'est tout.
Ni même ce temps où j'aurais fait mille chansons de mes regrets.
Ni même ce temps où mes souvenirs
Prendront mes rides pour un sourire.
Ni ce grand lit où mes remords ont rendez-vous avec la mort.
Ni ce grand lit que je souhaite, à certains jours, comme une fête.
Ni tout cela, ni rien au monde ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier, qu'aussi vrai que la terre est ronde.
On n'oublie rien de rien, on n'oublie rien du tout
On n'oublie rien de rien, on s'habitue, c'est tout.