On a volé à septembre quelques jours avant de prendre
Le chemin vers notre vie d'errance.
Une dernière tasse de thé avant de ranger l'été
Dans la grande maison des vacances.
Les photos dans l'appareil, ça n'est pas vraiment pareil
Pour meubler ces trop longs mois d'absence.
Des neveux et des filleuls, les "Regarde, je nage toute seule"
Les éclaboussures des rires d'enfance.
Les visages ébouriffés de ces petits déjeuners
Café noir et thé nature.
Les moments calmes et précieux où chacun se livre un peu
Entre miel et confitures.
Souvenirs des nuits d'orage, confidences et bavardages
Il arrive que le bonheur ressemble
Aux visages enluminés autour de la cheminée
Aux chansons qu'on a chantées ensemble.
Loin des sentiers reconnus, il existe un coin perdu
Et c'est l'un des plus beaux lieux du monde
Où chemins de randonnée de musique et d'amitié
Peuvent aussi parfois se confondre.
Sous un ciel de cathédrale où j'observe les étoiles
Où même le cours du temps s'arrête
Un point sur la Voie Lactée qu'il nous faut pourtant quitter
Déjà la voiture, en bas, est prête.
La terrasse abandonnée aux perdreaux pour une année
S'est pavée de son plus beau silence
Pour nous dire à sa façon "Moi, je garde la maison
Et je compte aussi les jours, patience".
Mais voilà, c'est terminé, au revoir, la liberté
On retarde le départ, on traîne.
Je débranche le téléphone, on n'est plus là pour personne.
C'est fini jusqu'à l'année prochaine.
On a volé à septembre quelques jours avant de prendre
Le chemin vers notre vie d'errance.
Une dernière tasse de thé et l'automne a commencé
Pour la grande maison des vacances.
Une dernière tasse de thé et l'automne a commencé
Pour la grande maison des vacances.