Si un jour des petits hommes verts, venus du fond des galaxies
Pour explorer notre univers, s'en venaient à passer ici
Nous verraient-ils tels que nous sommes, avec nos vices et nos vertus
Ou bien leur regard sur les hommes, aurait-il quelque chose en plus?
S'il existe dans les étoiles d'autres êtres doués de raison
Pourraient-ils, à valeur égale, supporter la comparaison?
L'homme est un loup plein de sagesse, un lion rempli de mansuétude
Un éléphant tout en finesse, un singe qui a fait des études
Mais tout nu dans la forêt vierge, face aux mygales et aux boas
Il n'a plus qu'à brûler un cierge pour échapper à son trépas
Est-ce une erreur de la nature, un paradoxe désolant
Un avatar dans l'aventure, un accroc dans le fil du temps?
Est-ce un caillou dans l'engrenage, une fausse note dans l'harmonie
Une étape du grand voyage, un fauteur de cacophonie?
C'est le seul être de la Terre qui soit capable à lui tout seul
D'anéantir tout l'univers pour se draper dans son linceul
Il a mis son intelligence au service de son instinct
Tout son génie et sa puissance à trucider tous ses voisins
Il a vaincu la fièvre aphteuse et l'a stockée dans des flacons
Sur des missiles à tête chercheuse, pour les envoyer sur le front
Le loup, le tigre et la panthère, le scorpion, le rhinocéros
Le crocodile et la vipère sont moins cruels et moins féroces
Que cet animal sanguinaire sans scrupule et plein d'appétit
Qui détruirait jusqu'à ses frères, sans un remords et sans un cri
Voilà ce que diraient sans doute les visiteurs des galaxies
Avant de reprendre la route vers leurs étoiles et leur pays
En programmant sur leurs antennes le début d'une épidémie
Qui réduirait la race humaine à l'impuissance et à l'oubli
Je ne sais ce que nous réserve l'avenir de l'humanité
Qu'il nous épargne et nous préserve de semblables calamités
Méfions-nous des petits hommes verts
C'est ainsi qu'ils pourraient parler
À moins que l'Homme et ses chimères, d'ici-là n'aient beaucoup changé
À moins que l'Homme et ses chimères, d'ici-là n'aient beaucoup changé.